À l'envers du ciel
--> il y a aussi des étoiles
C'est toujours comme ça.
J'aime pas quand ça finit.
Je déteste aller dans les vestiaires pour me rhabiller, pour enlever ces vêtements de sport et remettre ceux de la vie de tous les jours, ceux que j'ai porté toute la journée.
Et surtout parce que pendant ce temps, la sirène s'en va.
Et que je n'aime pas voir les gens qui illuminent mes journées s'en aller.
J'en veux toujours plus.
C'est drôle, mais quand j'ai rencontré Sylvaine en 2003, elle m'a tout de suite fait penser à quelqu'un. Il y avait bien sûr cette impression de la connaître depuis toujours, mais aussi ce petit plus, elle m'était familière, elle était elle, notre rencontre était pour moi une évidence.
Sur le coup je n'ai pas trouvé à qui elle me faisait tant penser...
Et puis il y a eu la suite de mon année de troisième, mon année de seconde, et en première, j'ai retrouvé la sirène.
J'ai eu ce même sentiment. Aaah elle me fait penser à quelqu'un, mais à qui ???
Et cette fois la réponse m'est arrivée trois minutes plus tard, je me suis dit : Mais oui ! Bien sûr ! Sylvaine !
Plus tard j'ai revu Sylvaine, j'étais dans le grand bureau à côté du sien, elle sortait de réunion, elle était assise sur un des sièges, elle avait replié ses longues jambes contre elle, elle avait un bras qui entourait ses genoux et l'autre qui tenait un petit biscuit aux noisettes.
Et là je me suis dit... Aaah elle me fait penser à quelqu'un, mais à qui ???
Et il m'a fallu un certain temps pour refaire la comparaison, mais dans l'autre sens cette fois.
Et c'est la raison pour laquelle je suis tant attachée à la sirène. Parce qu'elle me fait penser à Sylvaine, même si elle a 20 centimètres de moins qu'elle, même si elle est blonde et qu'elle a les yeux bleus.
Il y a cette même petite douceur qui caresse mon coeur quand je vois l'une d'elles.
C'est de ces petites douceurs dont je me nourris chaque jour.
Je n'ai pas besoin de grand chose.
Un sourire, un regard me suffisent.
J'ai hâte d'être aux vacances de la Toussaint.
D'abord parce qu'Inès va venir et qu'on va enfin pouvoir se voir en chair et en os !
Et puis ensuite parce que je vais chez Philippe, que je vais retrouver le numéro 14, la grille bleue, l'odeur de la maison, la guitare de Mimiche, le salon, la boulangerie, et la Touran de Sylvaine dont j'aperçois la plaque d'immatriculation avant de tourner rue de la geôle.
Ces petits riens constituent un grand bonheur pour moi.
J'irai peut-être même chez Prisma.
J'adore parce que je me réveille vers 8 heures, je suis super angoissée, j'ai le coeur qui bat et le rouge aux joues, je dessine plein de points d'interrogation sur mon cahier du moment, et puis je sonne au numéro 20.
Et puis ensuite, quand on arrive (malheureusement car le trajet est toujours trop court) chez Prisma, je suis un peu triste et en même temps j'adore.
J'adore cette tristesse là.
Elle est douce.
Je fais un tour dans le couloir.
Dans les toilettes.
Dans les bureaux.
Maintenant c'est moins drôle.
Il n'y a plus Valérie. Ni le parfum metallique de Jeanne.
Ni les tasses de café glacées de la veille de Dominique.
Quand je vais dans une maison de la presse, j'attrape toujours Voici pour regarder l'ours et je vérifie toujours qu'il y a bien le nom de Valérie et celui de Dominique.
C'est bête.
Mais ça me rassure.
Ils ne le savent pas mais pourtant je pense à eux tous les jours.
Il ne se passe jamais un jour sans que je pense à l'un d'eux.
Et puis j'aime aussi quand Sylvaine est en réunion.
Quand je m'ennuie horriblement entre la sonnerie du téléphone de Jocelyne et le cliquetis des touches du clavier de Pierre.
Quand je pense.
Parfois pendant plusieurs heures.
Sans bouger de mon siège.
Je pense, j'écris un petit mot sur un petit coin de carnet.
J'écoute le silence relatif de la pièce.
Je devine Sylvaine dans son bureau.
J'attends. Que la réunion soit finie. Qu'elle m'adresse un petit regard. Qu'elle raconte. Qu'elle subjugue tout le monde.
Sylvaine n'est pas une personnalité, une femme ultra féminine, ultra maquillée, qui reflète la lumière. Mais elle a quelque chose.
Elle a comme une petite douleur dans le regard, cette ombre qui rend les gens fréquentables...
Un petit quelque chose qui fait qu'elle plait.
Qu'elle plait à Jocelyne, à Valérie, à Claudine, à Pierre.
Qu'elle leur adoucit à tous la journée.
Enfin bref.
Tout cela me manque.
J'y pensais dans le bus.
Mon regard se perdait sur les murs tagués.
Inès, Philippe, Sylvaine, Sirène...
C'est l'automne. La saison de douceur, de mélancolie.
Mais j'aime ça.
Comme les chansons de William Sheller.
Ses chansons sont un trésor, inépuisable, car même si je finirai bien par toutes les connaître, elles me toucheront encore.
Ce mélange de douceur et de tristesse me touche beaucoup.
Il me correspond en fait.
Je suis comme ça.
Il y a quelques mois, j'étais triste, j'écoutais le Live fan d'Obispo, cadeau de Maman pour mon quinzième anniversaire que je n'ai commencé à vraiment écouter qu'à partir de cette année, j'étais sur mon lit, ma petite lampe rose éteinte, et flottait dans une lumière bleutée, j'avais la tête à l'envers, allongée n'importe comment, et je me suis mise à lui parler.
Dans ma tête je crois.
Ou plutôt dans mon coeur.
Et il m'a écoutée.
Je ne sentais pas de réponses qui venaient, mais j'avais l'impression que tout ce que je venais de lui confier était arrivé à lui. À destination.
Comme s'il m'avait entendue. Vraiment écoutée.
Je me suis sentie apaisée.
Et je me suis endormie.
La nuit précedente, j'ai rêvé que je le rencontrais, que l'on discutait ensemble.
Je me souviens de quelques bribes de phrases, mais j'ai surtout ce sentiment, encore une fois, de grande douceur dans ses paroles et dans son attitude.
Il est mon ami nocturne, celui qui m'écoute de l'heure noire à l'heure bleue, celui qui comprend mon amour et qui comprend mes blessures.
J'ai déjà vu son visage sur des photos, mais dans ma tête ce n'est pas un physique que j'imagine, c'est juste un esprit, juste une oreille, juste un coeur.
Je vais descendre dans ma chambre, profiter du fait que je n'ai pas de devoirs pour demain, feuilleter délicieusement le nouveau ELLE, et peut-être parler à l'étoile bleue, mon ami nocturne.
J'aime pas quand ça finit.
Je déteste aller dans les vestiaires pour me rhabiller, pour enlever ces vêtements de sport et remettre ceux de la vie de tous les jours, ceux que j'ai porté toute la journée.
Et surtout parce que pendant ce temps, la sirène s'en va.
Et que je n'aime pas voir les gens qui illuminent mes journées s'en aller.
J'en veux toujours plus.
C'est drôle, mais quand j'ai rencontré Sylvaine en 2003, elle m'a tout de suite fait penser à quelqu'un. Il y avait bien sûr cette impression de la connaître depuis toujours, mais aussi ce petit plus, elle m'était familière, elle était elle, notre rencontre était pour moi une évidence.
Sur le coup je n'ai pas trouvé à qui elle me faisait tant penser...
Et puis il y a eu la suite de mon année de troisième, mon année de seconde, et en première, j'ai retrouvé la sirène.
J'ai eu ce même sentiment. Aaah elle me fait penser à quelqu'un, mais à qui ???
Et cette fois la réponse m'est arrivée trois minutes plus tard, je me suis dit : Mais oui ! Bien sûr ! Sylvaine !
Plus tard j'ai revu Sylvaine, j'étais dans le grand bureau à côté du sien, elle sortait de réunion, elle était assise sur un des sièges, elle avait replié ses longues jambes contre elle, elle avait un bras qui entourait ses genoux et l'autre qui tenait un petit biscuit aux noisettes.
Et là je me suis dit... Aaah elle me fait penser à quelqu'un, mais à qui ???
Et il m'a fallu un certain temps pour refaire la comparaison, mais dans l'autre sens cette fois.
Et c'est la raison pour laquelle je suis tant attachée à la sirène. Parce qu'elle me fait penser à Sylvaine, même si elle a 20 centimètres de moins qu'elle, même si elle est blonde et qu'elle a les yeux bleus.
Il y a cette même petite douceur qui caresse mon coeur quand je vois l'une d'elles.
C'est de ces petites douceurs dont je me nourris chaque jour.
Je n'ai pas besoin de grand chose.
Un sourire, un regard me suffisent.
J'ai hâte d'être aux vacances de la Toussaint.
D'abord parce qu'Inès va venir et qu'on va enfin pouvoir se voir en chair et en os !
Et puis ensuite parce que je vais chez Philippe, que je vais retrouver le numéro 14, la grille bleue, l'odeur de la maison, la guitare de Mimiche, le salon, la boulangerie, et la Touran de Sylvaine dont j'aperçois la plaque d'immatriculation avant de tourner rue de la geôle.
Ces petits riens constituent un grand bonheur pour moi.
J'irai peut-être même chez Prisma.
J'adore parce que je me réveille vers 8 heures, je suis super angoissée, j'ai le coeur qui bat et le rouge aux joues, je dessine plein de points d'interrogation sur mon cahier du moment, et puis je sonne au numéro 20.
Et puis ensuite, quand on arrive (malheureusement car le trajet est toujours trop court) chez Prisma, je suis un peu triste et en même temps j'adore.
J'adore cette tristesse là.
Elle est douce.
Je fais un tour dans le couloir.
Dans les toilettes.
Dans les bureaux.
Maintenant c'est moins drôle.
Il n'y a plus Valérie. Ni le parfum metallique de Jeanne.
Ni les tasses de café glacées de la veille de Dominique.
Quand je vais dans une maison de la presse, j'attrape toujours Voici pour regarder l'ours et je vérifie toujours qu'il y a bien le nom de Valérie et celui de Dominique.
C'est bête.
Mais ça me rassure.
Ils ne le savent pas mais pourtant je pense à eux tous les jours.
Il ne se passe jamais un jour sans que je pense à l'un d'eux.
Et puis j'aime aussi quand Sylvaine est en réunion.
Quand je m'ennuie horriblement entre la sonnerie du téléphone de Jocelyne et le cliquetis des touches du clavier de Pierre.
Quand je pense.
Parfois pendant plusieurs heures.
Sans bouger de mon siège.
Je pense, j'écris un petit mot sur un petit coin de carnet.
J'écoute le silence relatif de la pièce.
Je devine Sylvaine dans son bureau.
J'attends. Que la réunion soit finie. Qu'elle m'adresse un petit regard. Qu'elle raconte. Qu'elle subjugue tout le monde.
Sylvaine n'est pas une personnalité, une femme ultra féminine, ultra maquillée, qui reflète la lumière. Mais elle a quelque chose.
Elle a comme une petite douleur dans le regard, cette ombre qui rend les gens fréquentables...
Un petit quelque chose qui fait qu'elle plait.
Qu'elle plait à Jocelyne, à Valérie, à Claudine, à Pierre.
Qu'elle leur adoucit à tous la journée.
Enfin bref.
Tout cela me manque.
J'y pensais dans le bus.
Mon regard se perdait sur les murs tagués.
Inès, Philippe, Sylvaine, Sirène...
C'est l'automne. La saison de douceur, de mélancolie.
Mais j'aime ça.
Comme les chansons de William Sheller.
Ses chansons sont un trésor, inépuisable, car même si je finirai bien par toutes les connaître, elles me toucheront encore.
Ce mélange de douceur et de tristesse me touche beaucoup.
Il me correspond en fait.
Je suis comme ça.
Il y a quelques mois, j'étais triste, j'écoutais le Live fan d'Obispo, cadeau de Maman pour mon quinzième anniversaire que je n'ai commencé à vraiment écouter qu'à partir de cette année, j'étais sur mon lit, ma petite lampe rose éteinte, et flottait dans une lumière bleutée, j'avais la tête à l'envers, allongée n'importe comment, et je me suis mise à lui parler.
Dans ma tête je crois.
Ou plutôt dans mon coeur.
Et il m'a écoutée.
Je ne sentais pas de réponses qui venaient, mais j'avais l'impression que tout ce que je venais de lui confier était arrivé à lui. À destination.
Comme s'il m'avait entendue. Vraiment écoutée.
Je me suis sentie apaisée.
Et je me suis endormie.
La nuit précedente, j'ai rêvé que je le rencontrais, que l'on discutait ensemble.
Je me souviens de quelques bribes de phrases, mais j'ai surtout ce sentiment, encore une fois, de grande douceur dans ses paroles et dans son attitude.
Il est mon ami nocturne, celui qui m'écoute de l'heure noire à l'heure bleue, celui qui comprend mon amour et qui comprend mes blessures.
J'ai déjà vu son visage sur des photos, mais dans ma tête ce n'est pas un physique que j'imagine, c'est juste un esprit, juste une oreille, juste un coeur.
Je vais descendre dans ma chambre, profiter du fait que je n'ai pas de devoirs pour demain, feuilleter délicieusement le nouveau ELLE, et peut-être parler à l'étoile bleue, mon ami nocturne.
Ecrit par mailliw, le Lundi 9 Octobre 2006, 21:46 dans la rubrique Actualités.
Commentaires :
ulysseTi
apaisant, empli de sérénité, de beauté : ce texte te reflète, et le lire a été un moment de douceur très apprécié dans ma longue journée. Merci d'écrire ainsi, merci d'écrire tout court d'ailleurs ;)
amitiés à l'étoile bleue ~~~~~~~~
:)