La douceur en couleurs
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Le serveur nous installe à une table, du côté non-fumeur, et on ne le revoit plus pendant 25 minutes.
Agacée d'attendre, ELLE décide qu'on ira manger ailleurs.
Peu m'importe.
Je viens déjà de me nourrir pour la soirée.
Me nourrir de beauté.
La nuit n'est pas tout à fait tombée, mais il fait déjà sombre dans les rues. Les rires et les paroles se mêlent aux lumières orangées et la rue est animée d'une grande douceur.
Quand on arrive près de la galerie, j'aperçois quelques professeurs que je connais.
Elles me sourient, m'embrassent chaleureusement.
Puis on entre.
C'est Monsieur J. que je vois en premier.
Je pense que je n'oublierai jamais ce professeur.
Sa timidité, son raffinement, son écriture, sa voix, sa façon de dire les choses.
Quelque chose m'a touchée chez lui, dès la première fois que je l'ai rencontré.
Quelque chose d'imperceptible, d'impalpable et pourtant de bien vrai.
Il ne me voit pas tout de suite, il discute avec mon ancienne professeur de maths, personne que j'apprécie aussi beaucoup.
J'aperçois Monsieur D. le prof d'Arts Plastiques. Il fait mine de ne pas me voir. Il m'en veut toujours de ne m'être pas réinscrite à ses cours.
ELLE le voit, vient le saluer, il lui dit
Amateur d'art ?
ELLE lui répond
Ben oui... Et toi ?
Puis je la vois elle.
Au début je suis très troublée de la voir enfin en vrai.
Elle est entourée de gens alors je ne me présente pas tout de suite.
J'aperçois mes profs de Latin, celle de 4° et celle de cette année, l'une me dit Alors comment ça va ma belle ? en m'embrassant affectueusement, et l'autre me dit Vous, ici ? d'un ton amusé.
J'aperçois d'autres professeurs, croise une élève que je ne connais que de vue.
Puis Monsieur J. s'approche de moi, il me dit qu'il est très très heureux de voir certains de ses élèves venir le rencontrer dans des endroits pas scolaires justement, il me demande si je me suis présentée à sa femme Bénédicte, il me dit d'y aller, de ne pas hésiter.
Alors je m'approche d'elle, je lui serre la main en lui rappelant mon prénom et elle le répète suivi de mon nom. Elle dit qu'elle est contente de pouvoir mettre un visage sur mon prénom.
Son regard me touche beaucoup.
Je lis de l'amour, de l'inquiétude, de la timidité, de la douleur, de la douceur dans ses yeux.
Parfois ce n'est pas flagrant mais parfois vraiment, ça l'est. Et là je me dis tout bas que Monsieur J. et elle vont vraiment bien ensemble.
Je découvre dans ses yeux, dans sa voix lente et tremblante, dans son regard à la fois si doux et si triste, dans ses mains angoissées qu'elle tord dans tous les sens une autre facette de sa vie à lui.
Son secret, le secret de ce mystère qui me touche tant chez lui.
Ils sont beaux. Il parle d'elle, de ses tableaux.
Ce sont de nouvelles couleurs que Bénédicte essaye en ce moment.
Il l'aime. Il l'aime comme elle est.
Et elle est belle, belle de douceur, belle d'amour, belle de tristesse, belle de vérité.
Et si ses tableaux sont d'une justesse et d'une tendresse déconcertantes, c'est son regard, celui qui a parfois croisé mes yeux ce soir, qui me bouleverse.
Je sors de là le coeur empli d'émotions.
Je ne songe plus à rien de vraiment concret, je me sens presque bien.
Juste un peu trop seule ou peut-être pas assez.
Parce que je voudrais pleurer, je voudrais retourner les voir, je voudrais leur dire.
Merci.
Agacée d'attendre, ELLE décide qu'on ira manger ailleurs.
Peu m'importe.
Je viens déjà de me nourrir pour la soirée.
Me nourrir de beauté.
La nuit n'est pas tout à fait tombée, mais il fait déjà sombre dans les rues. Les rires et les paroles se mêlent aux lumières orangées et la rue est animée d'une grande douceur.
Quand on arrive près de la galerie, j'aperçois quelques professeurs que je connais.
Elles me sourient, m'embrassent chaleureusement.
Puis on entre.
C'est Monsieur J. que je vois en premier.
Je pense que je n'oublierai jamais ce professeur.
Sa timidité, son raffinement, son écriture, sa voix, sa façon de dire les choses.
Quelque chose m'a touchée chez lui, dès la première fois que je l'ai rencontré.
Quelque chose d'imperceptible, d'impalpable et pourtant de bien vrai.
Il ne me voit pas tout de suite, il discute avec mon ancienne professeur de maths, personne que j'apprécie aussi beaucoup.
J'aperçois Monsieur D. le prof d'Arts Plastiques. Il fait mine de ne pas me voir. Il m'en veut toujours de ne m'être pas réinscrite à ses cours.
ELLE le voit, vient le saluer, il lui dit
Amateur d'art ?
ELLE lui répond
Ben oui... Et toi ?
Puis je la vois elle.
Au début je suis très troublée de la voir enfin en vrai.
Elle est entourée de gens alors je ne me présente pas tout de suite.
J'aperçois mes profs de Latin, celle de 4° et celle de cette année, l'une me dit Alors comment ça va ma belle ? en m'embrassant affectueusement, et l'autre me dit Vous, ici ? d'un ton amusé.
J'aperçois d'autres professeurs, croise une élève que je ne connais que de vue.
Puis Monsieur J. s'approche de moi, il me dit qu'il est très très heureux de voir certains de ses élèves venir le rencontrer dans des endroits pas scolaires justement, il me demande si je me suis présentée à sa femme Bénédicte, il me dit d'y aller, de ne pas hésiter.
Alors je m'approche d'elle, je lui serre la main en lui rappelant mon prénom et elle le répète suivi de mon nom. Elle dit qu'elle est contente de pouvoir mettre un visage sur mon prénom.
Son regard me touche beaucoup.
Je lis de l'amour, de l'inquiétude, de la timidité, de la douleur, de la douceur dans ses yeux.
Parfois ce n'est pas flagrant mais parfois vraiment, ça l'est. Et là je me dis tout bas que Monsieur J. et elle vont vraiment bien ensemble.
Je découvre dans ses yeux, dans sa voix lente et tremblante, dans son regard à la fois si doux et si triste, dans ses mains angoissées qu'elle tord dans tous les sens une autre facette de sa vie à lui.
Son secret, le secret de ce mystère qui me touche tant chez lui.
Ils sont beaux. Il parle d'elle, de ses tableaux.
Ce sont de nouvelles couleurs que Bénédicte essaye en ce moment.
Il l'aime. Il l'aime comme elle est.
Et elle est belle, belle de douceur, belle d'amour, belle de tristesse, belle de vérité.
Et si ses tableaux sont d'une justesse et d'une tendresse déconcertantes, c'est son regard, celui qui a parfois croisé mes yeux ce soir, qui me bouleverse.
Je sors de là le coeur empli d'émotions.
Je ne songe plus à rien de vraiment concret, je me sens presque bien.
Juste un peu trop seule ou peut-être pas assez.
Parce que je voudrais pleurer, je voudrais retourner les voir, je voudrais leur dire.
Merci.
Ecrit par mailliw, le Jeudi 12 Octobre 2006, 22:05 dans la rubrique Actualités.