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Ce qui est précieux
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J'ai bu du jus breakfast quatre agrumes il y a environ une heure et demie et j'ai l'estomac déglingué.
Mais je m'en fous.
J'ai mal et alors ?
Il y a tellement de belles choses dans ma tête, tellement de mauvais paradis adorés, tellement de larmes douces. Un petit mal d'estomac n'est rien comparé au chavirement incessant de mon coeur.
Aaaah.
Je crois que c'est agréable.
Cette douce souffrance.
Ces larmes là, celles qui ne coulent pas et ne te brûlent pas les joues.
Ma tête qui tourne, qui se dévisse pour regarder de l'autre côté.
Les feuilles sont jaunes, la Seine est belle, la Tour Eiffel est sage et Sylvaine n'est pas loin. Je respire l'automne et presque le bonheur.
Toma a apporté la guitare à Rachid et il a joué et a chanté cette magnifique chanson que Moune m'avait déjà jouée ce matin. Je ne me souviens pas de son nom mais je le saurai bientôt.
La cuisine pourrait être une cuisine banale. Endroit où l'on mange, où l'on écoute le lave-vaiselle, où l'on fouille dans les placards. Mais non. Même si à mes yeux elle n'est pas de ces lieux terre-à-terre, la voix si douce de Rachid nous envole tous loin loin des chaises, des assiettes, des couverts, des verres et des carafes Ikéa.
Il est un peu moins de 9 heures quand j'entre chez Sylvaine.
Je la vois à travers la fenêtre de la cuisine, ses presque longs cheveux dans les yeux. Et son sourire.
Pierrot est à moitié habillé, il me sourit timidement.
Sur la table de la salle à manger, je vois un livre de Marguerite Duras. Je me dis que dès que je rentrerai je lirai Duras.
Quand on sort, Joachim nous attend.
Quand on revient, il est environ 20h15, peut-être 20h20.
Entre temps Joachim nous a quitté.
J'imagine que contrairement à moi, il ne trouve pas vraiment de charme aux embouteillages.
Il a préféré rentrer tôt.
On rentre dans la maison.
Sylvaine me demande si j'ai déjà lu des livres de Duras.
Je réponds que non.
Elle me dit que je devrais.
J'imagine que c'est dans sa chambre qu'elle monte.
Et le soir même je commence Des journées entières dans les arbres.
Je m'émerveille toujours de ce qu'elle est. Elle passe des journées entières dans les calculs, dans les commandes, dans les traductions d'anglais à allemand, d'allemand à français, de français à anglais et dans les prises de tête. Elle vit par Prisma, pour Prisma. Dans la voiture en rentrant, elle ne trouve pas meilleure occupation que d'appeler un collègue entre deux chansons du nouvel album de Jeanne Cherhal.
Mais jamais jamais elle n'oublie son coeur. Et elle prend tout avec légèreté et humour. Elle n'oublie pas ces mots. Ni ces maux. Et ces petits riens. Ces petits riens si doux qui donnent à nos vies leur vraie valeur. Ces choses qu'elle m'écrit par fois alors qu'elle est en pleine réunion (Bouh la vilaine qui fait deux choses en même temps). Tout cela je le sais car je le lis dans son regard. Dans son regard si spécial.
J'aime aller là-bas et la revoir car je ne pense plus à rien.
Je fais le vide dans ma tête pendant quelques heures.
Rien n'est pour autant plus clair.
Mais je me goinfre de belles choses.
De ciels pollués, d'escaliers, de rames de métro.
Et aussi de musique. Même si depuis mercredi je n'ai pas allumé une seule fois mon iPod.
Et je m'amuse à réfléchir à leurs problèmes. Leurs problèmes qu'il me serait impossible de résoudre mais qui envoient valser les miens.
Je ne sais pas vraiment ce que je suis pour Sylvaine, et je ne sais pas tellement non plus ce qu'elle est pour moi. Sans doute l'une de ces personnes auxuqelles aucun titre ne va.
Elle est dans ton coeur et tu ne te demandes pas pourquoi.
C'est comme ça.
Mais j'aime ce qu'on partage. J'aime n'avoir rien à lui dire. J'aime avoir des choses à lui faire découvrir. J'aime quand elle me décrit les réactions de Pierrot par rapport aux chansons que je lui ai envoyées. Car je sais que Pierrot n'est qu'un remplaçant du je.
Je n'ai jamais écouté ces chansons que seule, et voilà qu'elle les mets, dans le lecteur CD de sa Touran et qu'elle connaît toutes les paroles par coeur.
Moi ça m'émeut tout ça.
Et je me fiche bien de tout ce que les autres peuvent penser.
Ces instants là, où d'autres chantent ce qu'on n'avait même pas cru ressentir, je les garde à la surface au milieu et au fond de mon coeur.
Ils sont trop précieux pour les oublier.
Ecrit par mailliw, le Dimanche 29 Octobre 2006, 01:57 dans la rubrique Actualités.