Tu me diras, la lune est bien au milieu du cadre si tu décides de la mettre bien au milieu du cadre.
Mais ces hommes-là ne comprennent pas cette poésie, ces petites expressions charmantes, cette subtilité, ces paradoxes.
Ils cassent nos perles sans s'en rendre compte.
Mais on ne leur en veut pas.

J'aime aller à Epône parce que chaque instant est beau.
Et je suis à la recherche de beau.
Je voudrais faire de chaque seconde une seconde exceptionnelle.
Et quand on m'en laisse la possibilité, j'y arrive.
En fait cela ne concerne personne d'autre que moi puisque ce sont mes sens et mes émotions qui sont en jeu. C'est de l'ordre de la satisfaction personnelle, un dialogue entre moi et moi, et c'est pour cela j'aime infiniment marcher dans Paris. Car je suis libre. Trop libre même. J'ai trop de temps devant moi.
Je ne sais plus trop où aller. Alors je me perds le long des grands boulevards. J'ai l'image rassurante de Sylvaine dans son bureau. Je sais qu'elle m'attendra de toutes façons. Que l'on quittera Paris ensemble.
Alors je me sens bien et je vais dans les magasins, je m'offre ce qui me plaît, je profite du vent léger, de l'automne parisien.
Et ce que je préfère c'est quand on repart en voiture, que la nuit est tombée, que la lune est au milieu du ciel et que les minuscules fenêtres des immeubles sont allumées et alors la ville devient pleine d'étoiles.

Mon coeur est en perpétuel chavirement.

Il ne reste plus que l'essentiel. Le concentré. L'essence brute. La base. L'amour. Juste l'amour.
J'ai oublié tous ceux qui ne comptent pas.
J'ai oublié tous mes problèmes.
Je n'ai plus peur de rien.
J'ai seize ans.
Je fais les boutiques.
J'achète une carte postale tout en discutant au téléphone.
Je n'ai que des gens biens autour de moi.
J'ai cette tristesse douce qui rime avec Paris. Ou avec Sylvaine.
Je ne sais pas trop.
Et je m'en fiche.
Car je me sens heureuse.

Mon amour est un cri immense et ininterrompu

Mes séjours à Epône me sont toujours très bénéfiques même si souvent je reviens un peu nostalgique, un peu triste. Mais douce aussi.
Alors pendant quelques temps, je me console avec les sacs pleins à craquer que j'ai rammenés...
Mon nouveau coussin multicolore, mes cadres à remplir, mes bougies à allumer, ma jolie petite Sally à aimer, Marguerite Duras à lire, le nouvel album de Jeanne Cherhal à apprivoiser, les dessins à accrocher...
Et puis J'ai plein plein de projets...

Et jeudi Ninou arrive.
C'est génial.
Je n'aurai pas le temps d'être triste.


Voilà voilà voilà voilà
Bla * Bla * Bla * Bla
Seulement voilà voilà voilà voilà
Bla * Bla * Bla * ...

Message envoyé

Vibre...

-Allo ?
-éclat de rire... Mar*e ?
-Oui ?
-Tu ne vas pas le croire, je suis dans la voiture, j'écoutais ton CD et au moment où je lisais ton message, elle s'est mise à chanter Voilà voilà voilà voilà... Au même moment !!! On aurait voulu le faire on aurait pas réussi...


J'adore les coïncidences.