En garde.
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Non. Tant pis. J'irai me balader en ville toute seule. Ce n'est pas grave. Oui mais j'ai envie de sortir. Bon tant pis. Mais oui j'irai seule. Comme d'habitude.
Et puis...
Et puis je monte les escaliers avec un coeur qui bat un peu trop fort, avec un front un peu trop chaud.
En entrant dans la salle d'escrime, j'ai l'impression qu'ils me regardent tous.
Mais non.
Claire n'est pas encore là. Enfin je ne crois pas.
Je redescends.
Je remonte.
Je redescends.
Je remonte.
Je redescends, à moitié. Je suis dans l'escalier intérieur.
Je commence à appeler Claire quand une grosse voix prononce mon prénom et me fait sursauter.
C'est Paul.
Je suis tellement perturbée que je ne comprends pas ce qu'il me dit.
Il doit me prendre pour une folle, à chaque fois que je le vois.
Claire me dit qu'elle vient de sortir du métro et qu'elle arrive tout de suite.
Je sors dehors. Je ne la vois pas.
J'entre.
Je ressors.
J'entre.
Je ressors.
Je la vois monter l'escalier de dehors. Elle discute avec quelqu'un. Je rentre vite et me mords la lèvre et murmure très vite Oh là là là là là c'est elle !
Je prends l'air le plus décontracté possible.
Elle me dit bonjour comme si on s'était quitté la veille.
Et puis cette fois je rentre vraiment dans la salle.
Elle salue tous ces gens. Plaisante avec certains.
Je suis un peu déconcertée. Et puis troublée aussi de me retrouver dans cette salle.
Je regarde à travers les fenêtres, je vois des arbres et soudain je me souviens.
Nous étions tous en ligne, dos au miroir, face aux fenêtres, la nuit tombait doucement, Jérôme nous faisait jouer à Maître a dit. Je me souviens que j'étais très bonne à ce jeu. Très concentrée.
Sauf quand mon regard se perdait bien plus loin que les arbres, bien plus loin que le ciel encore.
Ces fenêtres représentaient à mes yeux une ouverture sur le monde du rêve.
Ces fenêtres par lesquelles je regarde chaque midi, mais de l'autre côté. De dehors. Je regarde juste si les néons sont allumés. Pour me rassurer.
Claire est très occupée à prendre des photos des supporters durant tout le match, mais ce n'est pas grave.
J'adore le petit clic que fait son appareil photo.
Je l'entends crier. Je ne me retourne pas. Je ne sais pas où elle est. Je ne la cherche pas. Pas encore. Mais je sais que c'est elle qui crie.
Allez Jules Allez !
Allez Jérôme Allez !
Elle crie cela rapidement, comme si elle avait un peu peur qu'on la remarque trop.
Je regarde attentivement les joueurs.
Je frémis, je fronce les sourcils, j'applaudis, je soupire. Je souris.
Et même si l'équipe de Jérôme perd. Même si l'on sent de l'amertume dans leurs regards.
C'est si beau.
Claire pose sa main sur mon épaule. Elle demande si cela m'a plu.
Là j'ai un petit pincement au coeur.
Si mon genou gauche ne m'avait joué de mauvais tour, elle n'aurait pas eu à me présenter à tous les autres. Elle ne m'aurait pas demandé si cela m'avait plu.
Elle s'excuse de n'avoir pu passer plus de temps avec moi.
Mais elle ne sait pas combien cette longue heure m'a ravie.
Je repars vite.
Je n'ai pas le temps d'aller saluer Jérôme.
Je ne sais pas s'il m'a vu.
Peu importe.
Je lui dirai plus tard. Quand je le croiserai.
Je repars, mon bonnet péruvien enfoncé sur la tête.
Mon coeur explose.
J'ai envie d'éclater de rire.
Je me sens bien.
Merci Laura.
Merci Arthur.
Maintenant j'ai retrouvé Claire.
Et puis...
Et puis je monte les escaliers avec un coeur qui bat un peu trop fort, avec un front un peu trop chaud.
En entrant dans la salle d'escrime, j'ai l'impression qu'ils me regardent tous.
Mais non.
Claire n'est pas encore là. Enfin je ne crois pas.
Je redescends.
Je remonte.
Je redescends.
Je remonte.
Je redescends, à moitié. Je suis dans l'escalier intérieur.
Je commence à appeler Claire quand une grosse voix prononce mon prénom et me fait sursauter.
C'est Paul.
Je suis tellement perturbée que je ne comprends pas ce qu'il me dit.
Il doit me prendre pour une folle, à chaque fois que je le vois.
Claire me dit qu'elle vient de sortir du métro et qu'elle arrive tout de suite.
Je sors dehors. Je ne la vois pas.
J'entre.
Je ressors.
J'entre.
Je ressors.
Je la vois monter l'escalier de dehors. Elle discute avec quelqu'un. Je rentre vite et me mords la lèvre et murmure très vite Oh là là là là là c'est elle !
Je prends l'air le plus décontracté possible.
Elle me dit bonjour comme si on s'était quitté la veille.
Et puis cette fois je rentre vraiment dans la salle.
Elle salue tous ces gens. Plaisante avec certains.
Je suis un peu déconcertée. Et puis troublée aussi de me retrouver dans cette salle.
Je regarde à travers les fenêtres, je vois des arbres et soudain je me souviens.
Nous étions tous en ligne, dos au miroir, face aux fenêtres, la nuit tombait doucement, Jérôme nous faisait jouer à Maître a dit. Je me souviens que j'étais très bonne à ce jeu. Très concentrée.
Sauf quand mon regard se perdait bien plus loin que les arbres, bien plus loin que le ciel encore.
Ces fenêtres représentaient à mes yeux une ouverture sur le monde du rêve.
Ces fenêtres par lesquelles je regarde chaque midi, mais de l'autre côté. De dehors. Je regarde juste si les néons sont allumés. Pour me rassurer.
Claire est très occupée à prendre des photos des supporters durant tout le match, mais ce n'est pas grave.
J'adore le petit clic que fait son appareil photo.
Je l'entends crier. Je ne me retourne pas. Je ne sais pas où elle est. Je ne la cherche pas. Pas encore. Mais je sais que c'est elle qui crie.
Allez Jules Allez !
Allez Jérôme Allez !
Elle crie cela rapidement, comme si elle avait un peu peur qu'on la remarque trop.
Je regarde attentivement les joueurs.
Je frémis, je fronce les sourcils, j'applaudis, je soupire. Je souris.
Et même si l'équipe de Jérôme perd. Même si l'on sent de l'amertume dans leurs regards.
C'est si beau.
Claire pose sa main sur mon épaule. Elle demande si cela m'a plu.
Là j'ai un petit pincement au coeur.
Si mon genou gauche ne m'avait joué de mauvais tour, elle n'aurait pas eu à me présenter à tous les autres. Elle ne m'aurait pas demandé si cela m'avait plu.
Elle s'excuse de n'avoir pu passer plus de temps avec moi.
Mais elle ne sait pas combien cette longue heure m'a ravie.
Je repars vite.
Je n'ai pas le temps d'aller saluer Jérôme.
Je ne sais pas s'il m'a vu.
Peu importe.
Je lui dirai plus tard. Quand je le croiserai.
Je repars, mon bonnet péruvien enfoncé sur la tête.
Mon coeur explose.
J'ai envie d'éclater de rire.
Je me sens bien.
Merci Laura.
Merci Arthur.
Maintenant j'ai retrouvé Claire.
Ecrit par mailliw, le Dimanche 19 Novembre 2006, 21:36 dans la rubrique Actualités.