La routine continue.

De dimanches en dimanches, j'ai toujours ce truc sec au fond de la gorge.
Je ne suis pas vraiment heureuse.
Je ne vois personne.
Je ne fais pas grand chose de précis.

Je pense.
Je culpabilise.
Je me dis qu'il faudrait.
Et je laisse la phrase inachevée.
Au fond d'un tiroir.

Lundi nous avons découvert en compagnie de la sirène que notre terrain de volley était recouvert de moquette. Dernier cours avant l'évaluation : annulé.

Mardi j'ai oublié d'aller, à 8h, lui montrer mon mot signé... Et je m'en suis voulu toute la semaine. Je m'en veux encore d'ailleurs. J'ai aussi passé une heure avec Christine durant laquelle notre seule raison d'être était Pascal Obispo.

Mercredi il y avait réunion pédagogique alors j'ai pu dormir un peu plus... J'ai regardé les épisodes de Desperate Housewives prêtés par Marion. J'ai peaufiné ma ressemblance avec Michel Polnareff.

Jeudi j'ai imité Michel Polnareff. La journée semblait plutôt bonne. Mais dès que j'ai passé le pas de la porte de la maison, les mauvaises nouvelles ont déferlé. Mon ex tante qui passe chez Ruquier. Lucile qui a un cancer du sein. Etc.

Vendredi je me suis imaginée en train d'offrir un bouquet de roses pourpres à la femme de ma vie pour son anniversaire. C'est beau d'imaginer. En revenant j'ai croisé Jérôme, mon prof d'escrime adoré, c'était comme dans un film.

Et samedi.

Samedi j'ai attendu toute la journée et avec délice mon oncle. Qui ne m'appelait que sur le portable. Qui ne tenait au courant que moi. Et qui a débarqué vers 20h avec sa femme, mon parrain chéri Thomas et sa novia Emily, et un hyper méga énorme projo avec tubes fluos hyper trop bien. ILS sont partis dîner chez des frimeurs. J'ai découvert des photos de Christine quand elle était toute petite. J'ai regardé un navet avec ma soeur. J'ai fait la vaisselle. Et j'ai lu quelques pages de Ni toi ni moi.

Puis je me suis endormie, passant de samedi à dimanche.
Et le truc sec au fond de ma gorge est apparu.